Crédit immobilier : entre stabilité des taux et appétit bancaire avant les congés d'été

À l'aube des vacances estivales et à deux jours des élections législatives incertaines, les taux de crédit immobilier affichent une stabilité inattendue. Entre stratégies bancaires offensives et incitations pour les jeunes emprunteurs, découvrez les tendances actuelles du marché grâce au courtier Empruntis.

Alors que l’été s'installe et à la veille du deuxième tour des élections législatives anticipées, moins de la moitié des banques partenaires ont mis à jour leurs grilles de taux, rapporte le courtier en crédit immobilier, Empruntis. 
Parmi celles qui l'ont fait, une moitié a abaissé ses taux de 5 à 15 points de base, tandis que l'autre moitié les a maintenus inchangés. Cependant, deux établissements ont opté pour une augmentation moyenne de 15 points de base, résultant en une stabilité du taux moyen sur 20 ans, actuellement à 3,80 %. Stable aussi le taux moyen sur 15 ans à 3.70 %.
Pour les profils les plus attractifs, les taux sur les courtes durées ont baissé de 10 points de base. En revanche, pour les longues durées, une augmentation a été constatée en raison du repositionnement d'une banque auparavant la moins chère sur le marché.  

Une politique de crédit inchangée et des critères d'octroi constants

  Malgré ces légères fluctuations, les critères d'octroi de crédit n'ont pas évolué. Les banques continuent de manifester un fort désir de prêter, particulièrement aux jeunes, aux profils solides, et à ceux investissant dans des biens énergétiquement performants, qui bénéficient de décotes attractives.
La dissolution récente n’a pas encore eu d'impact sur les taux de crédit immobilier, qui demeurent attractifs. Malgré la remontée du taux d’emprunt d’État à 10 ans (OAT à 10 ans), passé de 3 % début juin à 3,30 % après le premier tour des élections législatives, cette augmentation n’a pas été répercutée sur les taux de crédit. Selon Nassima Khiari, responsable des relations bancaires au Groupe Empruntis, il faudra attendre le résultat final de l’élection pour observer les réactions des marchés et des banques, et voir si la hausse des taux d’emprunt d’État se confirme et s’amplifie.
D’autant qu’en parallèle, la Banque centrale européenne a procédé à une première baisse de ses taux mi-juin, une mesure favorable aux banques, qui vise à encourager les prêts aux particuliers à des taux attractifs, notamment dans un contexte de reprise fragile du marché immobilier.
Nassima Khiari d'Empruntis souligne également l'importance des décotes appliquées en fonction des profils emprunteurs, avec une moyenne de 20 points de base, pouvant atteindre jusqu’à 50 points de base grâce à des gestes commerciaux importants. Cette pratique se répand dans de plus en plus de régions, selon le courtier. En outre, de nouvelles banques proposent des décotes spécifiques pour la rénovation énergétique, l’achat ou construction de biens performants. Les délais de traitement étant actuellement excellents, c'est le moment idéal pour lancer un projet immobilier, conclut-elle.
Ainsi, bien que les taux d’intérêt affichent une certaine stabilité en ce début d'été, la volonté des banques de prêter reste forte, soutenue par des politiques de décote avantageuses pour les emprunteurs. Les incertitudes politiques et économiques n'ont pas encore eu d'impact significatif sur les taux de crédit, offrant ainsi une fenêtre d'opportunité pour les acheteurs potentiels, particulièrement ceux avec des profils attractifs ou des projets de biens énergétiquement performants. Les investisseurs et primo-accédants devraient donc considérer le début de cette période estivale comme propice à la réalisation de leurs projets immobiliers, bénéficiant ainsi des conditions de crédit favorables avant les possibles ajustements post-électoraux.